[Note d'intention].....[Budget prévisionnel].....[Historique des relations franco brésiliennes]

...Une nef arrive en vue d'une côte à la végétation épaisse, bordée de larges plages de sables blanc. Le navire est en piteux état. Le bois est vermoulu et les voiles déchirées. Sept mois d'un long et périlleux voyage l'a pratiquement rendu hors d'usage. A son bord, 60 hommes d'équipage qui ne valent guère mieux. Epuisés, mal nourris pendant de long mois, touchés par le scorbut, ils n'en peuvent plus. Le moral est au plus bas. Ils se retrouvent là, sans aucune idée de leur position, face un monde inconnu...
Binot Paulmier de Gonneville

Binot Paulmier
de Gonneville
Le 24 juin 1503, l'Espoir, un navire marchand, quitte le port de Honfleur à destination du Cap Vert, première étape d'un voyage vers l'inconnu. Son capitaine, Binot Paulmier de Gonneville, un homme cultivé et aventureux, a l'intention de trouver le chemin des mythiques Terres Australes et de leurs richesses. Il s'est entouré des meilleurs pilotes, marins et scientifiques, recrutés durant sa minutieuse préparation. Après des mois d'une navigation difficile vers le sud, le long de l'Afrique, ils obliquent vers l'ouest pour éviter les courants marins et les vents contraires...

Maquette du navire l'Espoir
Maquette du
navire l'Espoir


Le 5 janvier 1504, complètement égarés, ils arrivent enfin sur une côte inconnue, peuplée d'indigènes qui semblent pacifiques. Sans le savoir, ils sont parvenus au Brésil, découvert par les Portugais deux ans auparavant, très probablement à San Francisco Do Sul, situé dans la province actuelle de Santa-Catarina. La région, peuplée d'indiens Carijos (les gentils en portugais), est dirigée par le roi Aresco, bon souverain qui jouit du respect et l'obéissance générale de ses sujets. Les Français découvrent un monde inconnu, paisible et accueillant, dont les moeurs et l'organisation sociale les surprend.

Le capitaine Palmier de Gonneville fit faire une grande croix de bois qui fut plantée face à la mer. Sur une face de cette croix furent gravés les noms du pape Alexandre VI, du roi Louis XII, de l'amiral Louis Mallet de Graville, de Binot Paulmier de Gonneville, et de tous ceux qui composaient l'équipage de l'Espoir. Sur l'autre face de la croix, on inscrivit la phrase latine : " Hic Palmarivs Posvit Gonivilla Binotvs; Grex Socivs Pariter, Nevstraque Progenis ".

Entre le marin et le roi, une amitié avait dû naître, au point que ce dernier confia à Gonneville un de ses fils, nommé Icá-Mirim, dans le but de l'emmener en France et de l'instruire dans le maniement des armes, à la condition toutefois de le ramener dans vingt lunes.
L'Espoir quitta les côtes brésiliennes le 3 juillet 1504. Après onze mois de navigation durant lesquels ils subirent les ravages du scorbut et les assauts des pirates, qui capturèrent le bateau, Gonneville et le jeune indien, parvinrent enfin à Honfleur, sains et saufs, le 20 mai 1505.
Icá-Mirim, que Gonneville baptisera Essomericq, ne revint jamais au Brésil. Il s'installa à Honfleur et épousa en 1521 Suzanne, une nièce de Gonneville, et eut 14 enfants. Il mourut en 1583, à l'âge exceptionnel pour l'époque de 95 ans, et fut enterré avec les honneurs dus à un fils de roi...
Mais cette histoire ne s'arrête pas là... En effet, à San Francisco Do Sul et plus généralement dans la région de Santa-Catarina, Gonneville est encore connu et reconnu comme le découvreur de la contrée et le fondateur de la ville. Il figure même sur le blason de la cité. Essomericq, quant à lui fut le premier ambassadeur du Nouveau Monde parvenu dans notre pays. Ces personnages, par delà le temps et les mers, ont lié éternellement la France au Brésil. Un hommage devait leur être rendu...
Le 5 janvier 2004, pour le 500ème anniversaire de l'arrivée de Gonneville au Brésil, nous vous proposons de raconter cette épopée sous forme d'un documentaire de 26 minutes.